Le metteur en scène, réalisateur de cinéma et comédien Guillaume Gallienne, associe par un jeu de miroir deux œuvres singulières, avec la complicité du chef d'orchestre Louis Langrée et la chorégraphe Clairemarie Osta. Pulcinella, ballet avec chant d’Igor Stravinsky, et L’Heure espagnole , opéra proche de la comédie musicale selon son compositeur Maurice Ravel. Ces deux œuvres courtes ont pour points communs le désir, les amours, les tromperies. Avec sa collaboratrice Marie Lambert-Le Bihan, Guillaume Gallienne met en lumière ces correspondances tout en distinguant les deux œuvres. Les archétypes tant de la commedia dell’arte que du vaudeville se débattent avec leurs désirs et créent un théâtre d’une humanité imparfaite et décalée.
Pulcinella a lieu en plein jour tandis que L’Heure espagnole se déroule à la nuit tombée, et la maison du sud devient une tour de Babel d’un désir insatiable. Les héros sont un clochard des temps modernes en prise avec les clichés d’une société verrouillée et une femme en manque d’amour face à des stéréotypes qui, comme dans un dessin d’Escher, montent et descendent un escalier sans fin. À travers ces deux histoires, on voit une mécanique du désir qui se détraque jusqu’à l’absurde... histoire d’en rire.
C'est bien une comédie caustique sur les intermittences du cœur qui n'a rien perdu de son mordant que l'Opéra-Comique présente dans son doublé en associant Stravinsky à Ravel. Ce mariage audacieux s'inscrit parfaitement dans l'esprit d'une modernité souvent subversive qui demeure la tradition de l'Opéra-Comique.